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- Publication : 17 décembre 2018 17 décembre 2018
1, 2, 3, Je jardine écologiquement !
Pourquoi s’y mettre ?
De l’eau, du soleil, une bonne terre … voilà qui devrait suffire à faire de beaux jardins. Cependant, des arrosages prodigues à l’eau de distribution, un choix de plantes inadaptées au sol ou au climat et la chasse aux indésirables animaux et végétaux favorisent le recours à des produits et techniques lourds de conséquences pour l’environnement et la santé.
Ainsi, sensés garantir des productions généreuses de fruits et légumes vigoureux, sans insectes ni maladies, des fleurs magnifiques dans des jardins débarrassés de « mauvaises herbes », des pelouses bien vertes sans mousse ni pissenlits, les produits phytosanitaires issus de l’industrie pétrochimique ne sont inoffensifs ni pour l’environnement ni pour l’homme. D’une part, les dommages environnementaux sont nombreux : pollution des sols et des eaux, dégâts collatéraux sur les oiseaux et les abeilles, déséquilibre et destruction des milieux écologiques, etc.
D’autre part, nocifs à court terme au moment de l’usage, par contact ou respiration, les pesticides le sont également à long terme par accumulation dans l’organisme. Consommation de fruits et légumes traités avec des engrais et / ou des pesticides, jeux d’enfants et siestes au jardin deviennent des activités à haut risque. Des résidus toxiques s’accumulent ainsi au fil du temps dans l’organisme. Des mutations génétiques, une baisse de la fertilité, des maladies du métabolisme, des cancers, etc. sont ainsi imputables à des contacts directs ou indirects avec les produits phytosanitaires.
Comment faire ?
La diversité au jardin est la clé de la réussite. Accueillir et respecter la biodiversité en favorisant la faune et la flore indigènes, des espèces rares ou oubliées, permettra l’apparition d’auxiliaires précieux (oiseaux, hérissons, coccinelles, abeilles solitaires, coléoptères, etc.). Parallèlement, le jardinier récupérera l’eau de pluie, la gèrera avec parcimonie et se tournera vers le paillis et le compost pour enrichir le sol, cultivant ainsi sa terre sans engrais ni pesticides synthétiques.
Étape 1
Je connais mon sol, je le nourris naturellement et je l’arrose modérément.
J’analyse la nature du sol : sablonneux, argileux, calcaire, il présentera des pH différents et accueillera des plantes différentes. J’améliore sa richesse en azote, phosphore, potassium et oligo-éléments par des amendements naturels : farine de corne et de sang, sang séché, phosphate de roche, poudre d’os, cendre de bois, farines d’algues et de poisson, etc. Je travaille le sol en douceur, en l’aérant sans le retourner en profondeur pour ne pas perturber l’ordre des différentes couches et la vie des micro-organismes.
Je composte deux types de déchets organiques, en tas ou dans une compostière, pour obtenir un amendement qui enrichira le jardin : déchets du ménage (épluchures, marc de café, sachets de thé, coquilles d’œufs, etc.) et déchets du jardin (herbe coupée, feuilles mortes, tailles de haies (broyées), déchets du potager, cendres de bois et de barbecue (riches en éléments minéraux), paille, sciure...)
Je récupère l’eau de pluie en détournant les gouttières vers une citerne ou des barils et je l’économise: si un binage vaut 2 arrosages, un paillage en vaut 10, et un arrosage le matin à la fraîche et le soir en augmente l’efficacité.
Étape 2
Je choisis des plantes adaptées au sol et aux conditions climatiques.
La nature du sol, le climat, l’exposition du terrain déterminent le choix des plantes à installer au jardin. « La bonne plante au bon endroit » évite l’usage intempestif d’engrais, favorise des plantes saines et résistantes sans recours excessif à des traitements coûteux à recommencer sans fin.
Jardin au naturel, fleuri.
Je sélectionne des graines et des plantes d’origine biologique, auto-produites ou issues d’échanges avec d’autres jardiniers et favorise le retour d’anciennes variétés oubliées. Les plantes non résistantes, très sensibles sont à proscrire, à moins de tolérer leurs inconvénients : un peu de tavelure, de rouille, d’oïdium, ou quelques attaques d’insectes ne seront jamais dramatiques dans un jardin équilibré. J’associe les « plantes amies » qui puisent des ressources différentes dans le sol ou se protègent mutuellement en repoussant les prédateurs.
Je choisis un gazon approprié au sol, à l’exposition et à l’utilisation : une pelouse variée, fleurie permettra un entretien régulier sans pesticides. Un gazon « long », entre 8 et 10 cm, offre plus de résistance à la sécheresse.
Je tolère les adventices, ces herbes décrétées mauvaises parce qu’elles poussent là où on ne le désire pas. Importantes pour la biodiversité (butineurs, oiseaux, etc.), elles ont souvent un intérêt pharmaceutique, culinaire, esthétique. Pour en limiter la prolifération, je sème du trèfle nain dans la pelouse ou des plantes couvre-sol et j’entretiens régulièrement : les adventices sont coupées avant dissémination des graines ou arrachées à la main.
Je paille le pied des arbres et des plantes, dans les parterres, le potager : mulch provenant de la tonte des pelouses, bois raméal fragmenté issu des tailles de haies, paillettes de lin, de chanvre, cosses de cacao, etc. Le paillage permet d’espacer les arrosages, ralentit la pousse des « mauvaises herbes » et garde les légumes plus propres au potager.
Étape 3
Dans un jardin diversifié naturellement et entretenu, il n’y a quasi pas besoin d’intervenir avec des produits. Les oiseaux, insectes et « mauvaises herbes » participent à l’équilibre du jardin.
J’accueille la faune auxiliaire au jardin (tas de bois, vieilles pierres, vieilles souches, zone de terre nue ou sableuse, nichoirs à insectes et à oiseaux) et je vérifie mes plantations tous les jours pour intervenir rapidement avec des prédateurs et moyens naturels. J’évite les produits phytosanitaires de synthèse et j’opte pour des produits de gammes écologiques ou des alternatives comme le savon noir. Je fabrique mes traitements à base de plantes contre les insectes ravageurs et les maladies: ortie, pissenlit, consoude, fougère, tanaisie, menthe, prêle, ail, etc. Je limite les applications à la nécessité, uniquement sur les organismes à traiter ; je traite le soir, pour épargner les insectes butineurs, et par temps calme, en évitant les surfaces de ruissellement, mares, citernes, cours d’eau.
Avec l’aimable autorisation d’écoconso
www.ecoconso.be.